top of page

Anri SALA, "If and Only If"

  • Photo du rédacteur: idzia13200
    idzia13200
  • 18 mars 2022
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 2 avr.


Anri SALA, If and Only If

📍La Tour, Fondation Luma, Arles



▪️ Installation iDzia : vidéo projection cinémascope, son


If and Only If (2018) est une œuvre immersive qui plonge le spectateur dans une réflexion poétique sur le temps, la musique et la nature, tout en réinterprétant une pièce essentielle du répertoire classique. S'inspirant de l'Élégie pour Alto Solo d'Igor Stravinsky, l'artiste Anri Sala nous invite à suivre un voyage singulier, une métaphore visuelle et sonore d’une interaction subtile entre deux éléments apparemment opposés : la lente progression d’un escargot et l’agilité du musicien, incarnée par le célèbre altiste Gérard Caussé.

La vidéo projection cinémascope de l’œuvre nous transporte dans un espace visuel où un escargot, avec une lenteur infinie, parcourt tout le long de l’archet d’alto. Ce mouvement, qui semble d’abord anodin, crée en réalité une perturbation progressive du jeu délicat du musicien. Le son, avec sa résonance profonde et émotive, se nourrit de cette interaction improbable entre l'animal et l'instrument. Le déplacement de l'escargot devient une métaphore de l’influence silencieuse mais déterminante, une perturbation de l'équilibre parfait que requiert la musique, mais également une métaphore de la lenteur et de la patience dans un monde où ces vertus sont souvent oubliées.

L’œuvre prend la forme d’un monologue, mais cette quête d’une interaction tactile entre deux entités distinctes fait résonner en arrière-plan un dialogue insaisissable, une relation fragile et intime entre les éléments. Le fait que le mouvement de l'escargot interfère avec l'exécution de l'Élégie pour Alto Solo produit une forme d'interaction silencieuse, mais extrêmement présente, comme une conversation subtile, presque imperceptible, entre l’artiste et la nature.

À travers If and Only If, Anri Sala nous pousse à repenser la musique comme un dialogue, à la fois entre le musicien et son instrument, mais aussi entre l'artiste et l'environnement dans lequel il évolue. Le film illustre parfaitement l’essence même de la composition de Stravinsky, où chaque note est en résonance avec l’espace qui l’entoure, et où chaque son, aussi insignifiant soit-il, modifie l’équilibre de l’ensemble.

Exposée à La Tour de la Fondation Luma, cette œuvre est un hommage à la fragilité de l’équilibre créatif et une invitation à réfléchir sur la place du détail dans la création artistique. Une expérience sensorielle qui interpelle le spectateur sur le pouvoir du geste artistique, aussi subtil soit-il.


Du 26 juin 2021 au 01 mai 2022



Comments


bottom of page